L’activité de la fiduciaire change
« Plus de révision, plus de fiscalité, plus de droit, moins de comptabilité. »
Le choix de carrière d’Alain Augsburger repose sur un événement inattendu. Dans l’exercice actuel de sa profession, comme indépendant, employeur et expert en finance et en controlling, il apprécie tout particulièrement d’être le maître de toutes les décisions et toutes les actions à entreprendre dans ce domaine professionnel varié et intéressant.
Monsieur Augsburger, vous dirigez une fiduciaire fondée bien avant votre naissance. Votre choix professionnel a-t-il une raison familiale?
Ma fiduciaire a été créée dans les années quarante par mon grand-père, qui était d’ailleurs aussi titulaire du diplôme fédéral. Mon père a repris l’entreprise en deuxième génération et l’a transformée en société anonyme dans les années quatre-vingt. À ce moment-là, je faisais déjà partie de la société. En effet, en 1978, mon père ayant perdu un collaborateur expérimenté suite à un décès accidentel m’avait alors demandé si j’étais intéressé à venir travailler à ses côtés.
Cette décision fut-elle facile?
J’avais interrompu le gymnase pour effectuer l’École de commerce dans une branche informatique. J’ai obtenu mon diplôme en 1978 et je voulais vraiment me lancer dans l’informatique. Mais, après réflexion, j’ai accepté et j’ai tout de suite réalisé que si je voulais un jour reprendre l’entreprise, j’aurais besoin de la maîtrise fédérale – obtenue en 1985.
Quelles sont les caractéristiques de votre métier?
J’exerce un métier très intéressant. Il implique beaucoup de contact avec les gens, surtout dans une fiduciaire comme la mienne qui s’occupe de petites et moyennes entreprises. Je travaille en réseau avec des collègues. Avec deux collaboratrices à mi-temps, mon activité comprend la tenue de comptabilités et l’établissement de bouclements, la fiscalité, le conseil et la révision d’entreprises. J’ai en revanche renoncé à exercer dans le domaine immobilier. Mes clients sont actifs dans des secteurs très variés: entreprises industrielles et entreprises de services actives dans les domaines de la santé, de la restauration, de l’informatique, de la communication, etc.
Comment se développe votre domaine d’activité?
De plus en plus les clients font leur comptabilité eux-mêmes. À l’époque, ils apportaient des classeurs ou des cartons remplis de documents. Maintenant, ils saisissent souvent les données eux-mêmes, et nous accomplissons des activités plus spécifiques. Ainsi, notre profession change: plus de révision, plus de fiscalité, plus de droit, moins de comptabilité.
Qu’est-ce qui importe dans les conseils à vos clients?
Pour notre clientèle de PME et de particuliers, la qualité du contact personnel est décisive. Pour certains clients, le fiduciaire est aussi important qu’un médecin. On lui confie des informations qu’on ne dirait pas à tout le monde. Notre clientèle est très fidèle, et l’acquisition de nouveaux clients passe principalement par le bouche à oreille.
Vous êtes le coordinateur pour l’examen professionnel supérieur en Suisse romande. Quelle est la pertinence pratique de l’étude de cas dans ce cadre?
L’examen professionnel se veut proche de la pratique. L’étude de cas permet de vérifier si le candidat est capable de solutionner un cas complexe en faisant preuve d’organisation, de méthode, d’esprit de synthèse, et ce sous la pression du temps. Elle permet également de vérifier s’il est à même de rédiger un rapport correctement, sur la forme et sur le fond.
Comment procédez-vous pour évaluer une étude de cas?
Avant de noter une étude de cas, je la lis du début à la fin. Cela me donne un premier aperçu de la qualité du travail. Ensuite, je suis obligé d’entrer dans les détails pour attribuer les points.

3e génération d’une entreprise familiale
Après avoir effectué l’École de commerce à Neuchâtel, Alain Augsburger est entré dans la fiduciaire paternelle à Bienne, entreprise qu’il dirige maintenant depuis une bonne trentaine d’années. L’expert diplômé en finance et en controlling est également expert-réviseur agréé, corrige de longue date les examens fédéraux et exerce la charge de coordinateur pour le diplôme en Suisse romande.